
Avec le réchauffement climatique, les bouleversements environnementaux, les évolutions démographiques et les progrès technologiques, il semble que nos vies tout entières se transforment d’ici peu.
D’ores et déjà, beaucoup de choses ont changé. Dans le domaine de l’automobile, par exemple, avec des voitures qui roulent à l’électrique et qui sont de plus en plus autonomes.
Dans le secteur de la production, avec des objets de moins en moins polluants. Dans le domaine de la construction, avec des logements à la performance énergétique optimisée et mieux adaptés aux conditions environnementales.
Et la ville de demain, comment sera-t-elle ? Découvrez les grandes tendances du moment, qui permettent d’entrevoir les territoires dans lesquels vous, vos enfants et vos petits-enfants, évolueront prochainement.
Comment seront les villes du futur ?
Avant de développer sur le sujet des villes de demain, il est important de préciser que ce qui suit n’est pas une description figée de la vie future – rien ne peut prédire ce que sera l’avenir.

Ce que vous trouverez en poursuivant la lecture de cet article, ce sont les idéaux à suivre pour rendre les territoires plus habitables.
Ces idéaux sont imaginés en tenant compte des progrès qui ont déjà eu lieu, des recherches qui sont en cours et des besoins à venir d’après ceux qui existent déjà.
Ainsi, de manière générale, les villes à venir devront être moins dépendantes aux grosses industries et plus autonomes, notamment dans la production d’énergie et dans la production de nourriture pour les habitants.
Par ailleurs, l’architecture tend à se transformer, pour être mieux adaptée aux différents aléas, climatiques notamment.
Globalement, et au regard de ce qui se fait déjà en 2023, les villes devraient aussi être de plus en plus connectées.
La ville de demain : plus intelligente, plus autonome, mieux adaptée au changement et aux besoins des citoyens
Des immeubles mieux adaptés au contexte démographique et environnemental
Alors qu’en France, l’architecture en hauteur a beaucoup été remise en question ces dernières années – notamment pour les immeubles à usage d’habitation -, il semblerait que la ville du futur réhabilite les grands bâtiments. Les évolutions démographiques ne laissent pas tellement d’autre choix.
D’après l’Organisation des Nations Unies, la population mondiale devrait approcher les dix milliards d’habitants en 2050. En l’occurrence, pour offrir un logement à l’ensemble des habitants de la planète, les tours verticales apparaissent comme la meilleure solution.
Dans le prolongement de ce qui se fait déjà et des normes de construction qui s’imposent à nous du fait du contexte environnemental, ces grandes tours devront être adaptées au climat.
Elles devront être hautement performantes d’un point de vue énergétique, confortables en toutes saisons, capables de résister aux séismes, aux risques technologiques et aux autres aléas susceptibles d’impacter les constructions et le bien-être de la population.
Si l’on s’intéresse au cas particulier de la France, on constate que des exigences spécifiques existent déjà en matière de construction. La RT2012, puis la RE2020, sont des réglementations qui imposent des normes strictes et qui donnent lieu à des logements moins énergivores, plus confortables, moins polluants.
Conception des bâtiments, sélection des matériaux, choix des installations énergétiques… La réglementation déjà en vigueur en 2023 incite fortement à adapter les immeubles neufs au changement climatique et à la nécessité de préserver l’environnement.
Pour avoir une idée concrète de ce que pourrait être la ville de demain, on peut également s’intéresser aux projets qui sont menés dans le monde. De plus en plus d’architectes imaginent en effet des constructions écoresponsables. Par exemple, le belge Vincent Callebaut innove avec des bâtiments basse consommation et bioclimatiques, comme la tour Tao Zhu Yin Yuan, à Taiwan.
Des villes durables
Si le changement climatique oblige à repenser l’architecture des bâtiments, le contexte général oblige également à revoir la structure globale des villes de demain. Moins « bétonnées », plus vertes, capables de retenir le CO2, ces villes devraient intégrer davantage la nature.
Grâce aux végétaux, nous pourrons lutter contre la pollution et les îlots de chaleur. Des matériaux spécifiques, comme du bois et des plantes, pourraient ainsi servir dans la construction des immeubles du futur. Végétalisation des façades et des toits, création de parcs et de promenades verdoyants, plantations d’arbres pour créer des zones d’ombrage et apporter de la fraîcheur…
Ce sont autant de solutions pour donner naissance à d’agréables villes, mêlant urbanisation et espaces naturels, capables de retenir le CO2 et d’inverser la tendance du réchauffement climatique.
Par ailleurs, la renaturation généralisée pourrait aider à réduire certains risques environnementaux, en particulier les risques d’inondations.
Alors que les infrastructures actuelles en béton ont tendance à retenir l’eau en surface, des espaces plus végétaux amélioreraient les infiltrations dans les sols, comme l’explique l’écologue français Marc Barra.
L’ingénieur préconise également de privilégier des couleurs claires pour les infrastructures urbaines (bâtiments, enrobés routiers, etc.). Des revêtements blancs seraient efficaces pour limiter l’absorption de chaleur naturelle et pour rendre les villes plus vivables malgré le réchauffement climatique.
Des territoires ultra connectés
Replacer des écrins de verdure au cœur des villes, voilà l’un des grands enjeux du monde de demain. Dans le même temps, les territoires devraient être davantage connectés.
Aujourd’hui déjà, dans les grandes villes, des caméras sont installées pour assurer la sécurité de la population. En outre, les satellites et le réseau Internet permettent aux citoyens d’accéder à de nombreuses informations utiles pour circuler, trouver une adresse…
En plus de ces dispositifs, on envisage la mise en place de capteurs high tech en divers endroits. Grâce à tous ces moyens, il deviendra possible de recueillir automatiquement des données précises, qui faciliteront la gestion des territoires par les pouvoirs publics et la vie des citoyens.
À l’avenir, il devrait ainsi être plus simple de mettre en œuvre des mesures adaptées à la pollution, à la fréquentation de certains lieux, à la circulation en intramuros… Grâce aux fameux capteurs, il sera également plus aisé de repérer les anomalies (fuites d’eau, actes de malveillance…).
Certains imaginent même des villes capables, par exemple, d’adapter leur niveau d’éclairage en fonction de la luminosité naturelle.
Omniprésentes, les hautes technologies rendront les villes plus intelligentes et le quotidien des habitants plus agréable.
Des villes plus accessibles où circuler ne sera plus un souci
Dans le domaine de la mobilité, de nombreuses mutations sont déjà en cours. Les transports en commun se développent, même dans les villes moyennes ; des pistes cyclables se construisent un peu partout ; et les voitures électriques tendent de plus en plus à remplacer les véhicules à moteur thermique.
Toutes ces transformations permettent notamment de réduire la pollution dans les villes, qui a un lourd impact sur notre santé, sur les ressources naturelles et le réchauffement climatique.
On peut donc imaginer une continuation du processus dans les villes de demain, avec le développement d’une mobilité douce, à pied et à vélo. Cela aura non seulement des conséquences sur la pollution de l’air, mais également sur l’encombrement des routes.
Pour limiter les embouteillages sur les routes et au regard des recherches actuelles, on peut aussi imaginer le développement d’une mobilité aérienne, avec des aéronefs innovants qui nous permettront de nous déplacer dans les airs.
Plus globalement, les transports devraient devenir plus propres et moins polluants, et les déplacements en milieu urbain devraient devenir plus aisés et plus efficaces.
Des villes autonomes en production et en consommation d’énergie
Toujours pour lutter contre la pollution des villes, mais également pour s’adapter au contexte environnemental et réduire le coût de la vie, il semble important que les territoires deviennent autonomes dans leur production et leur consommation d’énergie.
Cela se fait déjà, à petite échelle, avec l’installation de panneaux solaires sur les toits des immeubles, la construction d’éoliennes et de petites centrales hydrauliques.
Dans tous les pays du monde, les citoyens cherchent des moyens pour s’affranchir des grands réseaux d’approvisionnement traditionnels, pour produire leur propre électricité et payer moins cher l’énergie qu’ils consomment.
Le principe pourrait tout à fait être appliqué aux villes, avec la pose systématique de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments et la mise en place généralisée d’installations de production énergétique diverses. Le but ? Permettre aux territoires d’être 100 % autonomes en approvisionnement énergétique.
Des espaces urbains intégrant l’agriculture
L’autonomie énergétique est un enjeu majeur du monde du futur, tout comme l’autonomie alimentaire. Nous avons évoqué la nécessité de reverdir les espaces pour agir sur la pollution et le changement climatique.
Cette végétalisation des villes pourrait également passer par la création de jardins potagers, pour permettre aux citoyens de s’alimenter par leurs propres moyens.

L’agriculture locale et l’autosuffisance alimentaire pourraient nous aider à lutter contre la faim dans le monde. La mise en place de jardins partagés pourrait également recréer du lien social et de la solidarité entre les habitants d’une même ville.
Du fait de la disponibilité immédiate de nourriture, les gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère par le transport des denrées pourraient être réduits.
Enfin, le développement de l’agriculture dans les villes pourrait donner lieu à une alimentation de meilleure qualité, plus saine et moins onéreuse que les produits actuellement proposés par l’industrie agro-alimentaire.
La mixité sociale, au cœur des enjeux de demain
La plupart des observateurs et des chercheurs sont unanimes. Le manque de mixité sociale dans les villes n’est guère favorable à une société ouverte et pacifiée, tournée vers l’intérêt général.
Pour un monde plus solidaire et plus agréable à vivre, le mélange des populations et des classes sociales au sein des quartiers apparaît donc comme nécessaire.
Parce qu’il est urgent d’améliorer le vivre ensemble, des quartiers mixtes ont déjà vu le jour. C’est par exemple le cas à Paris, avec le quartier Clichy-Batignolles dans le 17ème arrondissement. Il accueille plus de 3 000 logements, dont la moitié sont des logements sociaux, 20 % sont des logements à loyer intermédiaire et 30 % environ sont des logements détenus par des propriétaires-occupants.
Des catégories de la population autrefois séparées peuvent ainsi évoluer sur un même territoire, en bénéficiant de la même qualité de vie. La ZAC Clichy-Batignolles intègre également des espaces de bureaux, des services publics, des commerces et des équipements divers accessibles à l’ensemble de la population.
Au-delà de la mixité sociale, il semble essentiel d’adapter les villes à toutes les catégories d’âge et de favoriser la mixité générationnelle. Nous vivons de plus en plus longtemps et, à chaque étape de la vie, nous avons des besoins spécifiques.
Il est donc important que les villes de demain soient accessibles à tous, avec des infrastructures conçues pour être utilisées par les jeunes et les moins jeunes.
Là encore, le quartier Clichy-Batignolles démontre que la cohabitation des différentes catégories de la population est tout à fait possible. Sur un même territoire, des programmes immobiliers ciblés sont mis en œuvre et les logements pour les familles, les étudiants, les jeunes travailleurs et les personnes âgées dépendantes sont équitablement répartis.
Des petites villes de plus en plus développées
En ce qui concerne la France, il est clair que des inégalités demeurent entre les grandes métropoles et les communes rurales. Aussi le gouvernement a-t-il mis en place des plans pour permettre le développement de certains territoires marginalisés.
Porté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires et lancé en 2020, le projet « Petites villes de demain » a vocation à améliorer la qualité de vie des habitants des campagnes d’ici à 2026.
Plus d’un millier de communes bénéficient de ce programme.
Valorisation du patrimoine, intégration de la transition écologique dans les projets des intercommunalités, amélioration de l’accès à la culture et aux services publics, redynamisation de l’économie locale et connectivité. Tels sont les enjeux du plan pour rendre les petites villes rurales plus attractives et plus agréables à l’avenir.
Conclusion
D’après les grandes tendances qui se dessinent, la ville de demain devrait donc se bâtir dans la continuité de ce que l’on peut déjà observer.
Plus verte pour agir contre le réchauffement climatique, plus autonome pour satisfaire aux besoins vitaux de tous, plus intelligente pour faciliter la tâche des pouvoirs publics et la vie des citoyens, plus mixte pour lutter contre la ghettoïsation…
La ville ainsi transformée donnera lieu à des modes de vie apaisés, plus sains, respectueux de l’environnement, où l’accès aux produits de première nécessité sera le même pour l’ensemble de la population.