Comprendre la RSE : Définition, Principes d’une Démarche RSE

On en entend de plus en plus souvent parler, mais le concept reste malgré tout assez flou pour la plupart de nos compatriotes…

La RSE, ou Responsabilité Sociétale des Entreprises gagne du terrain parce qu’elle permet aux entreprises d’adopter des stratégies novatrices et de mettre en place des actions concrètes pour améliorer la qualité de vie de leurs employés, de leurs partenaires et de leur clientèle.

Vu de loin, cela donne envie, même cela ressemble un peu à de beaux discours ? De quoi s’agit-il exactement ? Il y a t-il une marche précise à suivre pour adopter une RSE ? Que dit la loi ? Et surtout, est-ce que la RSE est une bonne solution pour les entreprises et pour le pays ?

On fait le tour de la question.

Définition de la RSE

Pour nous faire une meilleure idée de ce qu’est la RSE, commençons par définir les termes.

La RSE, ou Responsabilité Sociétale des Entreprises, est la mise en œuvre plus ou moins concrète de bonnes pratiques par les entreprises en vue d’assurer un réel développement durable.

Il s’agit donc d’aller au delà des simples obligations légales pour adopter de nouvelles stratégies et de nouveaux mécanismes visant à avoir un impact positif sur la société, aussi bien du point de vue écologique que du point de vue social (notamment avec le management) et économique.

Vous l’aurez compris, cela est plutôt flou… Essayons malgré tout de mieux cerner de quoi il s’agit.

Quels sont les principes de la RSE

Cela paraît assez flou de prime abord, mais la mise en place d’un véritable développement durable par l’entreprise repose sur des principes finalement assez tangibles et logiques.

Pour mettre en place une RSE, une entreprise doit intégrer volontairement de bonnes pratiques en partenariat avec ses collaborateurs, ses clients, ses fournisseurs, et ses actionnaires.

Vous vous en doutez, les champs d’actions sont larges, et dépendent en partie du secteur d’activité… Cela va de la protection de l’environnement au commerce équitable, en passant par la promotion de la diversité ou de modèles économiques alternatifs.

Sur le site du ministère de l’écologie, on lit ainsi que pour bien faire, l’entreprise doit travailler les points suivants :

  • La gouvernance de l’organisation.
  • Les droits de l’homme.
  • Les relations et conditions de travail.
  • L’environnement.
  • La loyauté des pratiques.
  • Les questions relatives aux consommateurs.
  • Les communautés et le développement local.

Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) : qui est concerné ?

Ce genre de belles ambitions peut laisser penser que la RSE est réservée aux grandes entreprises… Mais pourtant toutes les entreprises sont concernées !

De la petite boutique de quartier à la grosse industrie pétrolière avec des centaines d’actionnaires, n’importe quelle entreprise peut mettre en place une politique RSE.

D’ailleurs, la loi pacte de 2019 indique clairement que toutes les entreprises françaises doivent prendre en considération les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs activités.

Cela est bien entendu une nouvelle fois assez flou, mais il faut savoir que certains secteurs sont soumis à des contraintes plus importantes que d’autres.

Notez aussi que plus les entreprises sont importantes, plus elles sont contrôlées. Les petites entreprises sont donc moins concernées directement, mais les mentalités évoluent très rapidement.

Il devient de plus en plus difficile de véhiculer une bonne image et de fidéliser sa clientèle sans avoir la RSE en tête.

Quel est le rôle d’un responsable RSE ?

Pour gérer ce point crucial efficacement, les entreprises les plus importantes nomment généralement un ou plusieurs responsables RSE.

Leur rôle est simple et logique. Il s’agit de mettre en place des stratégies de développement durable et de définir des actions précises aussi bien au niveau environnemental que social et économique.

Un responsable RSE doit faire preuve de beaucoup de pédagogie et d’un bon sens de la communication pour faire accepter des idées qui impliquent de rompre avec le statut quo et de redéfinir certains modes opératoires.

Finalement, il faut réussir à donner de nouvelles contraintes aux équipes tout en cultivant un état d’esprit positif ! Il faut aussi savoir transformer ces contraintes en opportunités.

Quel est le cadre réglementaire de la RSE ? Que dit la loi ?La réglementation et les normes en France

Comme nous le disions plus haut, le cadre réglementaire en France concernant la RSE est pour le moins flou. A vrai dire, il est même le plus souvent incitatif.

Pour le moment, le cadre légal en vigueur repose avant tout sur certaines lois que nous évoquerons plus bas lors d’un bref historique.

Pour le moment, retenez avant tout l’existence de la loi Pacte de 2019. Cette loi indique que les entreprises doivent prendre en compte les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs activités.

Bien entendu, d’autres textes légaux tels que des directives Européennes concernant la pollution et la lutte contre la corruption existent.

En tout cas en résumé, on peut dire que les entreprises doivent dans tous les cas respecter scrupuleusement les lois en vigueur selon leur domaine d’activité, mais que cela ne suffit pas à parler d’une RSE.

Pour pouvoir parler de RSE, il faut mettre en place des actions allant au delà du simple cadre légal, par exemple en collaborant avec des partenaires particulièrement investis sur ces questions, en achetant uniquement des produits respectueux de l’environnement dans le cadre de ses activités, ou encore en faisant en sorte que les minorités aient plus facilement accès à des postes à responsabilité.

Quels sont les bénéfices de la RSE pour les entreprises (Pourquoi faire de la RSE) ?

Le cadre n’est donc pas strictement légal. L’application d’une politique RSE présente des avantages assez difficiles à cerner de prime abord, mais malgré tout importants.

Ce n’est pas anodin ! Concrètement, la RSE peut apporter de nombreux bénéfices indirects.

L‘image de marque est bien entendu immédiatement améliorée, ce qui permet de fidéliser plus facilement la clientèle et de mettre en place des relations plus pérennes et transparentes avec les collaborateurs.

L’atmosphère de travail s’en trouve en outre généralement améliorée.

Ainsi au final, tout en ayant le courage et la bonne conscience d’agir pour le bien, on s’ouvre davantage de portes et l’on peut même devenir plus productif et compétitif.

Certaines études indiquent aussi que la RSE peut affecter positivement la performance globale de l’entreprise.

Quelques exemples d’actions RSE sont d’ailleurs consultables ici.

Responsabilité sociale des entreprises ou responsabilité sociétale des entreprises ?

Il existe souvent une confusion dans les termes entre responsabilité sociale et responsabilité sociétale des entreprises.

Le terme officiel et utilisé par le gouvernement est « Responsabilité Sociétale des Entreprises ».

Il s’agit en effet de stratégies et d’actes faits en vue d’améliorer les conditions de vie en société, et non de remédier à des problèmes sociaux à proprement parler.

Mieux vaut donc utiliser cette terminaison dans un souci de précision et d’exactitude… Même si l’erreur est assez courante et qu’elle ne prête finalement pas à conséquence.

Histoire et origine de la responsabilité sociale des entreprises

En France, on peut dire que la mise en place d’une démarche globale de responsabilité sociétale des entreprises remonte à l’année 2001.

A l’époque, une nouvelle loi est en effet apparue. Celle-ci demandait aux entreprises cotées en bourse d’indiquer dans leur rapport annuel certaines informations relatives aux conséquences sociales et environnementales de leurs activités.

Plus tard en 2009, un article d’une loi introduite suite au Grenelle de l’environnement a imposé davantage  de contraintes aux entreprises.

Cela impliquait par exemple pour les entreprises de communiquer davantage à propos des stratégies écologiques avec les parties prenantes, ou bien encore de mettre en place un développement durable en suivant des référentiels définis selon les types d’activité…

De son côté, l’état a voulu créer de nouveaux labels afin de donner une reconnaissance visible aux bonnes pratiques.

Il a aussi davantage promu les investissements socialement responsables, et a visé à établir un référentiel commun au sein de l’Union Européenne.

Enfin, d’autres textes de loi parus en 2010, 2015 et 2017 on accentué les demandes concernant la responsabilité sociétale des entreprises au niveau de l’écologie, de la pollution, de la transition énergétique.

La demande de publication d’informations pour certains types d’entreprises, notamment, a été revue à la hausse.

Définition de la démarche RSE dans les entreprises aujourd’hui

Ainsi nous voyons que selon la taille de l’entreprise et le type d’activité, une démarche RSE ne sera jamais la même.

Le strict minimum consiste toujours à respecter la législation en vigueur, qui n’est réellement contraignante que dans des cas bien particuliers.

Concrètement, pour une majorité d’entreprises mettre en place une démarche RSE peut revêtir plusieurs aspects.

Cela commence généralement par une politique interne, visant par exemple à acheter des produits responsables et à procéder à des Investissement Socialement Responsables (ISR).

On trouve d’ailleurs de plus en plus de sites de vente en ligne de produits bios, équitables, recyclés, etc pour les entreprises. Cela peut-être un bon point de départ.

Mettre en avant les actions responsables effectuées par les salariés et les valoriser au sein de l’entreprise est toujours bienvenu.

Faire appel à des partenaires scrupuleux et responsables est bien entendu essentiel dans le cadre d’une démarche RSE, tout comme pratiquer soi-même des actions socialement responsables…

On peut s’aider dans ses démarches en se renseignant sur les différents labels existant dans sa branche et en mettant en place des stratégies visant à atteindre rapidement les moyens qui permettent de les obtenir.

Les grandes entreprises ne pourront pas se contenter de simples actions isolées. Pour mettre en place une démarche digne de ce nom, il faut des objectifs clairs, identifiables, et mettre en place ses stratégies dans une véritable synergie.

Pour cela, la création d’un poste de Responsable RSE au sein de l’entreprise sera parfois essentiel. En effet, seul un poste dédié sera en mesure de dresser une liste d’objectifs à atteindre, d’inventer les moyens pour y parvenir, et d’assurer une communication efficace entre les différents services.

Les enjeux de la RSE aujourd’hui

Même si la RSE est avant tout incitative et que les bénéfices obtenus sont indirects pour une majorité d’entreprise, les enjeux de ce type de démarche sont néanmoins réels et méritent que l’on s’y attarde.

Les enjeux sont concrets aussi bien pour les entreprises que pour la société dans son ensemble.

Pour les entreprises, mettre en place une démarche RSE permet, comme nous l’évoquions plus haut, de créer une atmosphère de travail beaucoup plus positive, ce qui n’est pas anecdotique. La productivité s’en trouve généralement améliorée.

En plus de cela, il faut bien se dire que sans RSE, il devient très difficile, pour ne pas dire impossible, de cultiver une image de marque positive.

Obtenir les bons labels RSE (comme le Label Lucie, EcoVadis, BCorp, etc…), communiquer sur sa RSE, la mesurer avec un reporting, encourager les bons comportements… Tout cela permet d’amener vers soi les bons partenaires et de fidéliser la clientèle.

Enfin bien entendu la RSE ne doit pas être perçue comme un concept abstrait…

La démarche engagée par les gouvernements successifs et la communication en lien ont un but précis: permettre aux français et aux membres de l’Union Européenne de répondre à des enjeux climatiques et sociaux qui sont de plus en plus pressants.

Dans l’idéal, cela permettra de passer des étapes cruciales telles que la transition énergétique ou l’inclusivité réelle, tout en encourageant la productivité et en améliorant la compétitivité des entreprises. 

Est-ce là une chimère ? Est-il encore possible d’espérer un changement de mentalité et de véritables bouleversements sociaux en se basant avant tout sur de l’incitatif et du productivisme « à l’ancienne » ? Seul l’avenir nous le dira…

Mais en attendant, il serait absurde et contre-productif de rejeter la RSE parce que nous la jugeons insuffisante et limitée !