On connaissait le fast-food, restauration rapide à bas coût, souvent synonyme de malbouffe.
On connaît également la fast-fashion, mode propre à la société de consommation proposant de nouvelles pièces, de qualité parfois douteuse, plusieurs fois dans l’année.
Mais connaissez-vous la fast-furniture ? Et avez-vous conscience de ses conséquences environnementales et sanitaires ?
Dans cet article, on décrypte cette nouvelle tendance du mobilier à bas coût, bas de gamme, et très surtout très polluant.
Fast-furniture vs. Meubles d’antan
Souvenez-vous. Lorsque vous étiez enfant, vous avez certainement utilisé la grosse armoire normande de vos grands-parents, héritée des arrières-grands-parents qui l’avaient eux-mêmes héritée de leur parents.
Si ce n’était pas une armoire normande, peut-être s’agissait-il d’une table de salle à manger et de vieilles chaises devenues inconfortables avec le temps, ou d’un buffet en bois massif ? Les meubles d’antan traversaient les âges et servaient à plusieurs générations.
Ils possédaient une grande valeur, à la fois monétaire et sentimentale. Ils étaient, certes, lourds et massifs. Mais ils duraient plusieurs dizaines d’années et l’utilisation de matériaux de qualité permettait de procéder à des réparations en cas de besoin.
À l’opposé de tout cela, la fast-furniture est une nouvelle conception de l’ameublement propre à notre société de consommation.
Elle renvoie à une production de masse. Les objets sont fabriqués en usine, à la chaîne, parfois dans des conditions de travail indécentes.
Ils sont ensuite vendus à bas coût, à un public occidental toujours avide de nouveautés.
Avec des meubles et des objets de décoration pas chers et tendances, la fast-furniture a trouvé de nombreux adeptes dans les pays développés. Mais ce mode de consommation possède de nombreux inconvénients.
Les conséquences de la fast-furniture pour l’environnement, la santé humaine et le budget des familles
La fast-furniture, un désastre environnemental
À l’instar de la fast-fashion qui engendre beaucoup de déchets textiles, la fast-furniture produit, elle aussi, une pollution considérable.
Comme nous changeons de garde-robe tous les six mois, nous pouvons changer nos meubles tous les deux à trois ans. Il résulte, de cette pratique, d’importants volumes de déchets.
Par exemple, aux États-Unis, chaque année, ce sont près de 12 millions de tonnes de meubles, objets déco et accessoires pour la maison qui partent à la poubelle et en déchetterie.
Et sur ces 12 millions de tonnes, environ 9 millions ne peuvent pas être recyclées. Les matériaux utilisés dans la fast-furniture sont en effet difficilement recyclables. Ils sont encore moins biodégradables.
Outre la production de déchets, la fast-furniture consomme énormément de bois. Elle participe donc grandement à la déforestation qui impacte les changements climatiques et les transformations de notre écosystème.
Les meubles à bas coût, dangereux pour la santé
Il est avéré que les meubles composés de bois aggloméré, de médium ou de contreplaqué contiennent du formaldéhyde.
Des particules de cette substance se dégagent en permanence. Or, le formaldéhyde est facteur d’irritations. Il est également considéré comme cancérigène.
De plus, les meubles à bas coût sont souvent recouverts de laques, vernis et peintures de mauvaise qualité.
Ces revêtements peuvent contenir des COV (composés organiques volatiles) qui provoquent des irritations, des maux de tête, des nausées… D’autres composants chimiques et toxiques peuvent se trouver dans les peintures, vernis, etc.
La fast-furniture est-elle vraiment synonyme d’économies ?
La fast-furniture comme celle proposée par Ikea, Conforama, GiFi ou encore But coûte peu cher et permet de renouveler régulièrement la décoration de son intérieur. Mais souvent, on achète au-delà de nos véritables besoins.
En outre, les tendances changent rapidement. Incités par les blogs, magazines et émissions de déco, on achète donc, très régulièrement, de nouveaux meubles.
Parce qu’ils sont de qualité moyenne et conçus avec des matières premières bas de gamme, les accessoires de la fast-furniture sont souvent peu résistants et irréparables.
Une fois que l’on a monté un meuble pas cher, on ne peut plus le démonter au risque de l’endommager. En cas de casse, les objets partent à la poubelle pour être remplacés par des neufs.
Si l’on fait bien les comptes, sur le long terme, la fast-furniture nécessite en réalité un plus gros budget que des meubles artisanaux de qualité.
Pourquoi privilégier des meubles écologiques et durables ou des meubles artisanaux ?
Vous l’avez compris, malgré la possibilité qu’elle nous offre d’acheter de jolis meubles tendances et pas chers, la fast-furniture comporte beaucoup d’inconvénients. Mieux vaut favoriser un mobilier éco-responsable et des pièces artisanales.
En privilégiant des meubles et accessoires durables et écologiques, on réduit son empreinte environnementale, car les matériaux utilisés sont recyclables, recyclés ou biodégradables.
Si l’on opte pour du mobilier en bois dur naturel, on réduit également les substances toxiques qui polluent nos habitats et impactent sur notre bien-être.
Par ailleurs, faire le choix d’un ameublement éco-responsable revient souvent à sélectionner des produits de qualité.
Ils coûtent plus chers, mais ils pourront être conservés indéfiniment. Suivant les tendances et les envies du moment, ils pourront être customisés sans être endommagés.
Acheter ses meubles et objets pour la maison chez des artisans et petites entreprises familiales permet de personnaliser entièrement son intérieur. Hors des magasins de fast-furniture, on trouve en effet des pièces uniques, pour un intérieur qui ne ressemble qu’à soi.
Les diverses manières d’acheter éco-responsable
L’upcycling, qui consiste en la valorisation des déchets, donne naissance à des meubles et objets durables et écologiques. Pour un aménagement intérieur éco-responsable, on peut donc acheter des articles upcyclés.
Pour décorer son intérieur avec un minimum d’impact sur l’environnement, on peut également choisir des meubles produits en quantité limitée, fabriqués avec du bois issu de forêts écogérées.
Certaines enseignes d’ameublement veillent à n’utiliser que des matières premières durables et à produire en juste quantité afin de limiter la pollution engendrée par la surproduction.
En achetant chez un artisan, on a également la garantie de produits de qualité et uniques, présentés en nombre réduit.
En plus, en choisissant vos meubles et accessoires chez un artisan, vous participerez à la reconnaissance d’un savoir-faire et vous serez certain de payer un objet à sa juste valeur.
L’achat de meubles d’occasion et d’objets de seconde main est une autre astuce pour moins polluer tout en décorant sa maison ou son appartement de façon tendance.
Un dernier conseil pour une déco d’intérieur éco-responsable : optez pour un style intemporel ! Privilégiez des meubles sobres, aux lignes épurées et aux couleurs neutres. Vous pourrez ainsi les conserver longtemps, en dépit des tendances qui se succèdent.