Upcycling (ou Surcyclage) : Définition et Exemples Concrets

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Le recyclage, on connaît tous. C’est le processus de transformation d’un déchet, qui permet de le réintroduire ensuite dans une chaîne de production.

Grâce au recyclage, on incinère moins de détritus et on génère donc moins de CO2 dans l’atmosphère.

Un nouveau concept responsable, éthique et écologique en lien avec le recyclage a fait son apparition il y a quelque temps : l’upcycling (ou surcyclage en français).

Qu’est-ce que c’est ? En quoi cela consiste ? Quels sont les avantages de l’upcycling ? Pour le savoir, lisez notre article sur cette nouvelle façon intelligente de recycler nos déchets et de protéger l’environnement.

En quoi consiste l’upcycling ? La définition.

Si la tendance de l’upcycling est plutôt nouvelle en France, la notion existe en réalité depuis les années 1990. Elle vient d’un architecte allemand, Reiner Pilz.

Celui-ci posait un regard critique sur le recyclage, qu’il considérait comme destructeur et aucunement source de plus-value. Il lui préférait l’upcycling, pour apporter une valeur supplémentaire à des produits inutilisés.

L’upcycling, qu’est-ce que c’est exactement ? Notre définition.

Suivant la traduction littérale, le terme anglo-saxon upcycling signifie « recyclage ». Mais dans les faits, l’upcycling ne consiste pas en un simple recyclage.

Pour être plus précis, il faut parler de « surcyclage ». Il s’agit d’un procédé de récupération d’où résultent des objets plus qualitatifs que les matières premières.

La réutilisation est au cœur de l’upcycling, qui possède de multiples avantages.

Les avantages de procéder au surcyclage des objets inutilisés et déchets à jeter

Parce qu’il consiste en un réemploi de produits et matériaux qui sont déjà disponibles, l’upcycling favorise l’économie circulaire. Cette technique aide à réduire sa production de déchets – ceux-ci étant réutilisés – et limite, dans le même temps, le recours à des ressources épuisables.

Avec l’upcycling, l’empreinte carbone qui est engendrée par des activités humaines comme la production ou le transport de matières est considérablement réduite. On utilise beaucoup moins d’énergie fossile.

Créer à partir de l’existant permet en effet d’offrir une seconde vie à des objets devenus désuets ou inutiles, sans lancer de cycle de production.

En plus d’engendrer un faible volume de déchets et d’opérer contre la hausse mondiale des températures, l’upcycling est un bon moyen de faire des économies quand on conçoit des produits que l’on commercialise.

Les frais de production et de logistique sont en effet réduits par cette pratique. C’est également une méthode efficace pour réaliser de beaux bénéfices, car les objets upcyclés valent davantage que la matière première, qui est souvent récupérée gratuitement ou à moindre coût.

Enfin, utiliser ce procédé, c’est à dire surcycler, peut avoir un impact marketing. En effet, les consommateurs sont de plus en plus engagés et font confiance aux marques qui répondent aux enjeux écologiques et environnementaux.

En quoi l’upcycling se distingue-t-il du recyclage traditionnel ?

Le recyclage est un procédé qui consiste à transformer un déchet en un produit susceptible d’être réintégré dans un cycle de production.

Le produit d’origine et le produit recyclé ont une valeur quasiment similaire.

Grâce au recyclage, on peut fabriquer des bouteilles en plastique neuves à partir de bouteilles usagées, on peut faire des cartons neufs avec de vieilles boîtes, et des feuilles blanches et propres à partir de morceaux de papier chiffonnés.

Le surcyclage consiste, quant à lui, en une valorisation des déchets. Là aussi, un processus de transformation s’opère.

Toutefois, l’objet obtenu au final est censé être mieux que le produit ou matériau de base. Pour être dit « surcyclé », un article doit en effet être de meilleure qualité, plus utile, plus beau, plus durable et/ou plus innovant que l’objet duquel on est parti pour créer.

L’upcycling, c’est recycler en apportant une valeur en plus, quand le recyclage consiste en une transformation simple. En outre, la plupart du temps, l’objet surcyclé est très différent du matériau d’origine, alors qu’un produit recyclé demeure similaire à l’élément de base.

Comment faire de l’upcycling ? Quelques exemples concrets

Actuellement, l’upcycling est une technique de recyclage particulièrement plébiscitée par les professionnels de la mode et de l’ameublement.

En mode, l’upcycling fait partie des solutions contre les effets de la fast-fashion. La pratique revêt de multiples formes.

De jeunes créateurs récupèrent des chutes de tissus pour créer des vêtements tendances et durables.

Certains récupèrent des pneus pour faire des baskets ecofriendly, d’autres utilisent des filets de pêche pour concevoir des maillots de bain, des chambres à air pour fabriquer des sacs ou des boutons pour imaginer des bijoux.

À chaque fois, l’upcycling donne naissance à des habits et accessoires éco-responsables, des pièces uniques (et parfois vintage), disponibles en quantité limitée.

Certains lieux comme la Textilerie ont même été créés à Paris par exemple pour proposer des ateliers de couture, où l’on peut créer des modèles de vêtements upcyclés.

L’ameublement est un autre secteur où l’upcycling s’illustre de plus en plus. Avec de vieilles palettes surcyclées, on conçoit des lits, chaises et tables résistants et éco-responsables.

Avec de banales planches abîmées et inutilisées, on peut fabriquer une superbe bibliothèque, un mobilier en bois ou des étagères. Des pneus peuvent se métamorphoser en jardinières. Gobelets et bouteilles en plastique peuvent, eux aussi, accueillir des plantations ou servir de pots à crayons.

Des emballages ou des morceaux de tissu peuvent être encadrés et mis sous verre pour apporter une touche déco originale à un intérieur. Des raquettes de tennis peuvent être détournées en miroir.

Toutes ces extraordinaires transformations permettent de réduire les déchets qu’engendre la fabrication de meubles, cette activité jouant un rôle important dans la pollution mondiale.

Chaque année en effet, ce sont plusieurs millions de tonnes de meubles et accessoires déco que l’on jette, notamment aux États-Unis et en Europe, où la fast-furniture nous pousse à changer régulièrement l’aménagement de notre intérieur.

Enfin, on voit de plus en plus apparaitre le surcyclage dans l’art. Des artistes utilisent en effet des déchets pour produire des œuvres et upcycler des matériaux.

L’upcycling, une pratique que l’on retrouve uniquement en déco et en mode ?

À première vue, l’upcycling concerne surtout les meubles, les objets pour la maison, les vêtements et accessoires de mode.

Mais si l’on y réfléchit bien, le surcyclage peut englober davantage de choses. Au quotidien, on peut tous faire de l’upcycling.

Par exemple, au lieu de jeter ses déchets alimentaires et d’alourdir un peu plus sa poubelle, on peut les utiliser pour concocter de délicieux bouillons.

On peut récupérer des épluchures, a priori inutiles, pour faire des chips maison. On peut aussi récupérer ses restes alimentaires de la veille, pour mitonner un savoureux gratin.

Pratiques plus qu’esthétiques, de vieilles boîtes et des bocaux vides peuvent contenir des denrées, faire office de vide-poches ou encore de tirelire. Pour en faire des objets déco à exposer dans la cuisine, le salon ou la chambre, on n’hésite pas à les customiser

L’upcycling dans l’art, une tendance qui se développe

On a souvent tendance à dire que les artistes sont des personnes engagées. Avec ceux que nous allons vous présenter, c’est à n’en pas douter. De nombreux esprits créatifs ont en effet opté pour l’upcycling, parvenant ainsi à allier travail, valeurs personnelles et sensibilisation du public à la cause environnementale.

En Europe, on crée des objets d’art à partir de déchets plastiques et de chutes de tissu

Au Royaume-Uni, une pléthore d’artistes créent des œuvres à partir de déchets. C’est par exemple le cas du binôme Tim Noble / Sue Webster. À partir d’objets variés mis au rebut, le couple crée des formes. Puis, à partir de ces formes et grâce à de judicieux jeux de lumière, des ombres sont projetées sur les murs, transformant les déchets en visages et en corps humains.

Jane Perkins est une autre britannique qui a fait entrer l’upcycling dans ses œuvres. Avec des morceaux de plastique, des jouets non-utilisés, des perles et des boutons, elle est capable de recréer de célèbres tableaux, comme Les Tournesols de Van Gogh. Jane Perkins réalise également des portraits d’artistes à partir d’objets plastiques upcyclés.

Ian Berry, lui, travaille à partir de chutes de denim. Ses œuvres upcyclées et originales sont exposées dans de grands musées européens. Elles se caractérisent par leurs nombreuses nuances de bleus.

Parmi les grands artistes européens contemporains qui ont choisi de travailler avec des matières première upcyclées, nous pouvons également citer Artur Bordalo. Ce célèbre portugais est passé maître dans l’art de créer des sculptures d’animaux, et entre ses mains, tout détritus peut être valorisé. Ces détritus, Bordalo les trouve notamment au cours de ses voyages. Plastique, tissu, mais aussi bois, servent à donner vie à des œuvres modernes et colorées.

Achevons ce tour d’Europe avec Veronika Richterova. Cette artiste tchèque compose surtout avec des déchets plastiques, pour créer de superbes luminaires et des sculptures originales en forme de plantes et d’animaux.

Sur le continent américain, les artistes créent du monumental et de l’original avec l’upcycling

Outre Atlantique, Benjamin Von Wong et Gabriel Dishaw sont deux artistes contemporains populaires, particulièrement attachés à la revalorisation des déchets.

Benjamin Von Wong est canadien. C’est un artiste très engagé, fervent défenseur de la cause environnementale. Il a notamment fabriqué une sculpture monumentale avec des déchets électroniques, issus entre autres des ordinateurs. Il a également été rendu célèbre par son installation en pailles, intitulée Stawpocalypse. Avec 168 000 pailles en plastique qui auraient pu être incinérés ou recyclées en banales bouteilles d’eau, le sculpteur a construit une vague géante de plus de 3 mètres de haut. Son œuvre sublime prouve qu’il est possible de donner un sens et une valeur aux déchets trouvés dans la rue et les poubelles. Elle permet aussi de sensibiliser le public sur la pollution plastique à échelle mondiale.

Son collègue américain, Gabriel Dishaw, utilise, lui, des chutes de tissu de l’industrie de la mode, des composants électroniques et divers déchets pour créer des sculptures et des objets déco au style pop art revisité. Ses créations se vendent plusieurs milliers de dollars, preuve qu’une valorisation des déchets est véritablement possible.

Quelques exemples de marques et produits upcyclés

Outre les artistes, de plus en plus de marques se spécialisent dans l’upcycling. Aussi trouve-t-on dorénavant des objets de consommation courante issus de cette pratique écoresponsable.

On trouve notamment des vêtements upcyclés. Les marquesNoyoco, Hopaal, Resap ou encore Nowmade Wear font partie de celles, de plus en plus nombreuses, qui proposent des produits pour nos vestiaires, tout en réduisant le volume global de déchets.

Hopaal a fait du surcyclage et de la revalorisation de véritables spécialités. La marque propose des vêtements techniques pour femmes et hommes, fabriqués avec des restes de rouleaux de tissu. Chez Resap, on récupère des vêtements dans les centres de tri, on les décompose, puis on les réassemble pour créer de nouvelles pièces. Le résultat est original. Beaucoup de vêtements Resap sont ainsi bi-matière et/ou bi-colore. Nowmade Wear est une marque de vêtements chics et écologiques, faite par une femme, pour les femmes. Ici, pantalons, vestes de tailleur et doudounes sont conçus à partir de tissus mis au rebut, dans une perspective zéro déchet.

Les chaussures sont d’autres produits de mode et d’habillement qui peuvent être issus du surcyclage. Chez Caruus, par exemple, on fabrique des baskets écoresponsables avec deux types de matières premières :

  • Le lin ;
  • Les matériaux recyclés.

La basket Gisèle de Caruus est une chaussure entièrement upcyclée. Elle se compose de vieux jeans, de bleus de travail, de morceaux de vêtements… La semelle est en plastique et caoutchouc recyclés. Le tout est assemblé en France, pour augmenter encore un peu la valeur de l’objet fini.

Pour les fashionistas qui liraient cet article, nous devons également mentionner Minuit sur Terre. Cette marque française mélange des déchets végétaux issus de l’agriculture, des déchets plastiques et divers matériaux recyclés pour donner naissance à des baskets tendances, 100 % upcyclées.

Les marques de bijoux aussi se mettent à l’upcycling. En septembre 2020, Gigi Paris a créé sa première collection avec des objets revalorisés. Elle a alors pu proposer de luxueux bijoux, imaginés à partir de boutons trouvés sur les vêtements abandonnés par les maisons de haute couture.

Un autre produit inattendu qui peut être issu de l’upcycling, c’est la peinture pour les intérieurs. La marque Circouleur fabrique ses produits à partir de peintures trouvées en déchetterie. Un produit qui aurait dû être jeté est finalement réutilisé, vendu. Cette démarche écoresponsable permet de réduire le volume de déchets, mais également de limiter la chaîne de production et de maîtriser les émissions de CO2.

Dans le domaine de l’aménagement intérieur toujours, la marque Le Pavé mérite d’être connue. Elle conçoit des plans de travail pour la cuisine et la salle de bain, à base de déchets plastiques.

Si vous cherchez des objets design upcyclés pour votre intérieur, rendez-vous sur le site de la marque Renée Recycle. Vous y trouverez des chaises retro customisées avec des chutes de tissu, de la vaisselle vintage… Chez Renée Recycle, l’équipe chine des objets oubliés, elle les embellit, elle ajoute éventuellement sa petite touche personnelle et elle revend sur le web.

Pour finir, citons Place-Tic, un autre spécialiste en ameublement, français et engagé. Ici, on travaille à partir de déchets plastiques, que l’on valorise en créant des meubles contemporains, comme des tables et des tabourets.

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