L’objectif de développement durable concerne tous les domaines. La mode est, par exemple, réinventée sous l’influence de la slow fashion.
L’agriculture se transforme avec la mise en avant de cultures raisonnées, de la permaculture…
Dans le domaine énergétique, on vise la basse consommation des appareils et, à plus grande échelle, des bâtiments. Et la technologie n’est pas exclue de cette révolution écologique.
Afin de préserver la planète et les écosystèmes, il est nécessaire de rechercher des solutions technologiques moins polluantes et moins énergivores.
Le terme pour désigner les technologies écologiques ? La low tech. Et elle n’a pas que des avantages environnementaux…
Low tech : qu’est-ce que cela signifie exactement ?
L’expression anglosaxonne « low tech » signifie littéralement « basse technologie ». On pourrait également traduire ce terme par technologie douce.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la low tech ne s’oppose pas à la high-tech. En réalité, elle vient la compléter, en intégrant les valeurs de résilience, de démocratie et de respect de l’environnement lors de la conception de produits, biens et services pratiques et utiles ou dans nos habitudes de consommation.
La low tech repose essentiellement sur trois piliers :
- La durabilité ;
- L’utilité ;
- L’accessibilité.
Ce à quoi s’oppose la low tech, c’est le matérialisme à outrance, la surconsommation et le gaspillage qui l’accompagne, la destruction environnementale qu’entraînent les modes de vie occidentaux…
L’élaboration de nouvelles technologies en mode low tech nécessite donc de prendre en compte les impératifs de développement durable, la nécessité de préserver les ressources naturelles et de réduire les émissions carbone.
Les innovations low tech doivent être aussi fiables et pratiques que celles de la high-tech, mais avec une plus faible empreinte environnementale.
D’une certaine manière, elles se rapprochent des inventions de l’Homme avant la Révolution industrielle, période à laquelle on a commencé à exploiter les énergies fossiles.
Comme indiqué précédemment, la low tech n’est pas destinée à remplacer la high tech. Elle guide de nouvelles conceptions et habitudes écologiques, qui participent à l’objectif de sobriété énergétique.
Et vous allez le voir, pour certains usages, produits et services, on a la possibilité d’innover tout en limitant l’épuisement des ressources naturelles, la hausse mondiale des températures et les bouleversements qui en découlent.
Quelles solutions pour mettre en œuvre les principes de la low tech ?
De manière générale, pour des pratiques et outils technologiques moins polluants et plus démocratiques, on veillera à privilégier, lorsque c’est possible, des matières premières durables, recyclées, upcyclées ou biosourcées pour concevoir des produits eux-mêmes recyclables ou réutilisables.
Faire le choix de réparer au lieu de jeter et de racheter, sélectionner des composants sobres, faire la part belle aux artisanats locaux… Ce sont autant de solutions pour faire entrer la low tech dans nos modes de vie actuels.
L’art de la réparation
Pour bon nombre d’entre nous, il demeure plus simple de jeter pour racheter que de réparer. Or, si l’on suit les principes de la low tech, il faudrait réparer (ou faire réparer) davantage.
Cela n’est cependant possible que si les fabricants conçoivent des produits réparables et si des pièces détachées sont disponibles sur le marché et facilement accessibles.
Faire le bon choix des composants
Pour intégrer la low tech dans la conception et l’utilisation d’objets technologiques voire high tech, il convient de chercher des composants plus simples et plus accessibles que ceux utilisés actuellement.
Les métaux précieux, métaux spéciaux et terres rares coûtent cher à extraire. Le processus a, de surcroît, un fort impact sur les écosystèmes. En outre, certains de ces composants ne sont pas nécessaires à la fabrication des produits.
Juger l’utilité réelle des accessoires high-tech
En mode low tech, on évitera par ailleurs de changer de PC ou de smartphone si celui dont on dispose fonctionne encore.
Renouveler ses appareils électroniques alors qu’ils sont encore en état de marche est une habitude de surconsommation, qui entraîne de la pollution et des dépenses inutiles.
La relocalisation des emplois liés aux technologies
Au début des années 2000, la plupart des appareils électriques et électroniques utilisés en France étaient conçus et fabriqués à l’étranger. Or, une production délocalisée nécessite de transporter les produits finis, entraînant de la pollution dans l’atmosphère.
Le contrôle des matières premières et des conditions de travail est, par ailleurs, plus complexe lorsque l’on collabore avec des partenaires et usines éloignés.
Pour passer en mode low tech, il est donc nécessaire de relocaliser la production, mais également d’innover dans les méthodes de fabrication et de sélectionner rigoureusement les matières premières d’après des normes écologiques strictes.
Pour tout problème, il existe une solution utile, durable et accessible
Telle qu’elle existe actuellement, la high tech demeure, certes, indispensable pour certaines activités comme celles relatives à la médecine et à la défense.
En revanche, on peut se passer des technologies de pointe – et même des machines, dans certains cas – pour d’autres activités primordiales.
Certains besoins peuvent en effet trouver des réponses dans des outils plus basiques, moins sophistiqués, conçus sans matériaux rares et moins énergivores. Transport, agriculture et mode font partie des domaines où la low tech peut s’imposer et où, déjà, elle gagne du terrain.
Quelques exemples de secteurs où la low tech se développe
Force est de constater qu’une nouvelle génération d’agriculteurs est en train de naître. Elle rationnalise son travail, produit en tenant davantage compte de la saisonnalité et des exigences environnementales et, parfois, délaisse totalement les gros outils mécaniques.
La permaculture est une parfaite illustration du développement de la low tech dans le secteur agricole.
Autres secteurs où les principes de la low tech entrent en jeu : la mode et l’industrie textile. Les marques sont de plus en plus vigilantes sur le type de matières premières qu’elles utilisent et sur les volumes qu’elles produisent, le but étant d’éviter la surproduction de déchets.
Par ailleurs, de nombreux jeunes créateurs revendiquent une production locale, un travail selon des méthodes artisanales et des prix plus justes.
La low tech s’illustre également dans les transports, avec la popularisation de moyens de déplacement alternatifs aux véhicules motorisés.
Utiliser un vélo ou des rollers à la place de sa voiture est une façon de faire entrer la low tech dans ses habitudes quotidiennes.
Avec ces objets pratiques, on peut se déplacer rapidement, sans polluer, ni trop dépenser. Pour parcourir de grandes distances, on pourra toujours utiliser un véhicule plus élaboré, mais on privilégiera alors les énergies vertes plutôt que des énergies fossiles.
Des solutions low tech sont également adoptées pour la conception de certains appareils électroniques et électroménagers. Dans ce domaine, on s’attèle à élaborer des équipements réparables ou réutilisables, à proposer des produits reconditionnés, etc.
Arrêter l’obsolescence programmée est un autre moyen de profiter d’équipements pratiques et utiles au quotidien, sans surcoût et avec une empreinte environnementale mieux maîtrisée.
Enfin, vous serez peut-être surpris de savoir que des ingénieurs et développeurs travaillent d’ores et déjà sur la conception de sites et réseaux low tech.
En Inde par exemple, il existe des réseaux Wi-Fi longue distance, dont les nœuds sont alimentés par l’énergie solaire. Ils démocratisent l’accès à Internet, sans entraîner de surcoût économique ou environnemental.
De plus, partout dans le monde, des plateformes low tech existent.
Leur codage est simplifié, le poids des fichiers est allégé – dans certains cas, les images et vidéos sont purement et simplement absentes -, la compatibilité avec d’autres appareils est optimisée par un design épuré et une police simple…
La bande passante comme les serveurs sont ainsi moins sollicités. À la clé, une utilité conservée, mais avec une meilleure accessibilité et une empreinte environnementale réduite.